Il borde les coteaux et les vertes prairies,
Dans la plaine, jusqu'à l'ombre des bois.
Sous l'éther, émaillé de bleu et de gris,
Il s'étend noble mon village d'autrefois.
En mes ans, j'ai laissé loin dans le passé,
Les murs de pierre de mon enfance.
Sur le pavé sombre, dans la rue de la Corvée,
La masure qui fut le nid de mon insouciance.
Loin, ce temps des pupitres et des encriers,
L'école René Linge dans mon souvenir,
Me renvoie en chemin de mes pas d'écoliers,
A ce tableau noir où j'appris à écrire.
Ce haut clocher et son lumineux carillon,
Quand ses cloches et leur écho cérémonial,
Rappelait par chaque coup de leur son,
Les ouailles à la prière des vêpres dominicales.
Je n'oublie pas ses rues escarpées, ses petits cassis,
Place Henri Guillemot, le monument aux morts,
Ses demeures ancestrales et sa petite mairie,
Ses parfums d'autrefois, que je respire encore.
Son étang d'une onde calme et dormante
Quand sous juillet, le soleil brillait sa moire,
Que décembre jetait sur l'eau stagnante,
Son opacité lissant la nappe tel un miroir.
En filet d'eau la fontaine des épousées,
Entre pierres et fougères, jadis aux amants
Laissait sur la lèvre des gorges désaltérées,
L'odeur de la verte forêt et son parfum troublant.
Dans la verte campagne sur un chemin,
M'éloignant, vers de futurs lendemains
Baluchon sous le bras, valise à la main,
J'ai quitté, mon charmant village lorrain.
M. Pierron